Fondée en 1999, la Société Française de l’Evaluation (SFE) a pour vocation de contribuer au développement de l’évaluation et de promouvoir son utilisation dans les organisations publiques et privées. Son activité, déclinée dans le cadre de son projet associatif, porte principalement sur l’évaluation des politiques publiques en France. Association à but non lucratif et apolitique, la SFE œuvre pour l’amélioration de l’action publique et souhaite être un lieu de débats, de capitalisation et de formation ouvert à tous.
Animée par un réseau de bénévoles elle rassemble des professionnels, chercheurs, agents de la fonction publique et consultants et propose des espaces d’échanges, de réflexion et de productions dans le cadre de groupes de travail thématiques, de réseaux et de clubs régionaux. Les travaux de recherche donnent lieu à des publications.
Elle propose également des formations et, en association avec d’autres partenaires, des journées d’études, des colloques et des séminaires. Les clubs régionaux, ouverts à toute personne intéressée organisent des rencontres et des conférences. Ils peuvent mettre en place des partenariats avec des acteurs locaux.
La SFE a défini les principes spécifiques de l’Évaluation dans une Charte adoptée en 2006 qui constitue une référence pour les acteurs intervenant dans ce domaine.
Depuis sa création en 1999, notre action associative se décline en particulier par l’organisation, tous les deux ans, des Journées françaises de l’évaluation (JFE ; colloque de portée nationale) qui se déroulent sur deux journées et qui rassemblent en moyenne 450 participants autour d’une thématique articulant l’évaluation des politiques publiques et les questions de société les plus actuelles.
Ponctuées par des interventions de personnalités de premier plan, les JFE favorisent des échanges très appréciés des responsables nationaux, locaux, évaluateurs, universitaires et acteurs institutionnels. Elles constituent un événement unique, reconnu en France et à l’international. Après l'édition 2022 organisée à Lille les 17 et 18 novembre 2022 sur le thème « Nouveaux Espaces de l’Evaluation », la prochaine édition des JFE se tiendra les 30 et 31 octobre 2025 à Sciences Po Rennes et aura pour thématique « Évaluation en transition(s) ».
Les JFE seront l’occasion de croiser les regards entre élus et responsables administratifs, chercheurs et consultants, praticiens aguerris et jeunes professionnels autour des enjeux liés aux transitions et à l’évolution de l’action publique. Pour cela, la SFE s’appuie sur (1) des expériences concrètes de coopération avec les territoires, notamment avec l’appui des clubs territoriaux de la SFE (2) des réflexions thématiques avec notamment les apports des groupes thématiques de la SFE (dont le groupe « Évaluation des politiques de transition écologique ») (3) des analyses sur la pratique de l’évaluation des politiques de transition avec un « zoom » de l’Observatoire de la SFE (4) la mise en débat de productions récentes de la SFE (cahier « Le métier d’évaluateur des politiques publiques » et cahier « Évaluation et design »).
Seront également présentées des initiatives iconiques des JFE, comme la remise du Prix du meilleur mémoire en évaluation, ou encore la séquence Mon Évaluation en 180 secondes.
Précédentes éditions :
L’édition 2025 des Journées Françaises de l’Évaluation (JFE) entend proposer une réflexion globale sur l’évaluation au prisme des transitions. Dans un contexte marqué par des mutations profondes des politiques publiques (transition écologique, évolutions démocratiques, développement du numérique, etc.), l’évaluation devient essentielle pour comprendre, accompagner et anticiper ces dynamiques. Alors que les transitions s’imposent largement dans le débat et l’action publique, leur manque de définition et d’objectifs clairement assignés constitue un défi pour les politiques publiques comme pour l’évaluation.
Cet appel vise à explorer les différentes formes de transitions qui interrogent et enrichissent la pratique évaluative. Sur le plan thématique, l’événement vise donc à interroger la notion de transitions sous différents aspects (environnemental, socio-économique, démocratique, etc.). Approfondissant les travaux récents de la SFE sur le rôle des territoires, des citoyens ou encore l’évaluation des politiques environnementales, la ligne éditoriale des JFE 2025 adressera trois enjeux-clés, décrits selon les axes suivants :
Ce premier axe, à vocation à la fois conceptuelle et démonstratrice, aura pour objectif de définir, discuter et documenter ce qu’est, ou pourrait être, une action publique « en transition(s) ». En croisant les regards des élus, agents publics, chercheurs et praticiens, il s’agira de partager l’état des lieux actuel en matière de politiques de transitions, et notamment (1) des transitions du spectre environnemental large (écologie - climat, biodiversité, ressources - énergie, agriculture, mobilité…) ainsi que (2) les transitions relatives aux enjeux socio-économiques (démographie, numérique, vie démocratique, santé et risques, métiers et emploi…), tout en intégrant le caractère intersectoriel, voire systémique, de cette notion. Il s’agira donc, avec cet axe, de mobiliser le regard des évaluateurs ainsi que des acteurs et analystes de l’action publique pour clarifier les transitions (définition, enjeux, objectifs, mise en œuvre, utilité).
Plusieurs questions-clés pourront être abordées : comment s’articulent ces différentes transitions, qu’est-ce qui les rassemble, les différencie ? Qui innove sur le sujet, et comment ? Quels sont les différents modes d’interventions publiques autour des transitions ? Dans quelle mesure l’action publique est-elle reconfigurée par les enjeux du changement climatique, de l’effondrement de la biodiversité, ou encore de crise énergétique ? Quelle répartition des rôles entre les différents niveaux d’action publique, entre acteurs publics et privés ? Observe-t-on une gouvernance spécifique de l’action publique en matière de transition(s) ? Qu’est-ce qui distingue la transition et son ingénierie sociale des autres formes historiques de changement social ? D’une manière plus générale, peut-on parler avec les transitions d’un nouveau référentiel d’action publique ?
Des réflexions autour des enjeux, cadres d’analyse et outils émergents ou emblématiques des transitions peuvent être proposées : notions de « transition juste », de sobriété, de planification, de décarbonation, de « transformation », de « bifurcation », de « verdissement » ou encore de décroissance et de « régime d’incertitude », référentiels et labels (RSE…), instruments financiers (EESG…) ou encore outils d’action publique (budgets verts, COP régionales, plans climats locaux, etc.). La manière dont les dynamiques de « modernisation » et de « transformation » de l’action publique à l'œuvre répondent aux enjeux des transitions pourront être abordées.
Les contributions portant sur cet axe pourront mettre en avant des stratégies, actions, projets et politiques menés dans une ambition de transition(s), lorsqu’elles intègrent une réflexion sur l’évaluation sous ses différents prismes : niveau « d’évaluabilité » (conditions de l’évaluation, défis méthodologiques posés), efficacité (résultats observés, effets et impacts, etc.), enjeux de mise en œuvre (applicabilité, acceptabilité), usages, etc. Il est attendu qu’elles proposent une analyse critique et/ou une montée en généralité afin d’éclairer le questionnement général de cet axe. Des communications scientifiques sont également attendues sur cet axe.
Ce deuxième axe, pensé dans une dimension à la fois théorique et de retour d’expériences, interrogera les implications des évolutions de l’action publique pour la pratique et les acteurs de l’évaluation : dans quelle mesure l’enjeu des transitions fait-il évoluer les objets et les usages de l’évaluation ? Comment les approches évaluatives permettent-elles de saisir la complexité et l’incertitude inhérentes aux politiques de transitions ? De nouveaux référentiels, de nouveaux critères et de nouvelles méthodologies sont-ils à inventer ? Faut-il articuler davantage l’évaluation, le design et la prospective, et comment ? Quels apports des sciences comportementales à l’évaluation, et inversement ? Plus largement, la place de l’évaluation au sein du « cycle des politiques publiques » et les critères à prendre en compte doivent-ils être repensés pour mieux prendre en compte les impératifs des transitions ? Comment prendre en compte « le temps long » des transformations et les engagements internationaux des États ?
Plusieurs facettes de l’articulation entre évaluation et transitions pourront être adressées. De manière non-exhaustive, peuvent être abordées :
L’évaluation face à la « transition écologique » : comment l’évaluation peut-elle mieux intégrer les enjeux environnementaux et climatiques ? Comment évaluer la prise en compte de ces enjeux par les politiques publiques ? Quels outils et méthodes mobiliser pour mesurer les effets des politiques publiques sur la transition écologique ? Comment assurer la cohérence de l’action publique face à la multiplication des acteurs et des dispositifs ? En complément, comment évaluer l’adaptation des politiques publiques sectorielles aux transitions en cours ?
L’évaluation et la « transition démocratique » : comment l’évaluation accompagne-t-elle l’évolution démocratique et citoyenne des politiques publiques ? Quelles pratiques évaluatives favorisent l’inclusion et la participation citoyenne ? Comment la place des usagers et bénéficiaires est-elle mieux intégrée dans les pratiques évaluatives ?
L’évaluation et la « transition numérique » : quel rôle joue l’évaluation dans l’accompagnement de la transformation numérique des services publics et de l’action publique ? Comment les outils numériques transforment-ils les pratiques évaluatives ?
L’évaluation à l’épreuve des « transitions territoriales » : quels enseignements tirer des expérimentations locales de transition (écologiques, démocratiques, numériques) ? Comment articuler les échelles locales, nationales et internationales dans l’évaluation des transitions ?
L’évaluation et l’impact des transitions sur les personnes et les publics : quels enseignements de l’évaluation sur les changements de pratiques, au-delà des expérimentations ? Comment évaluer les changements de normes, de valeurs, de comportements individuels et collectifs ?
Des réflexions plus systémiques sur l’évaluation en contexte de transition(s) pourront également être proposées. Il est notamment attendu des analyses des interactions entre évaluation, politiques publiques et transitions : quels cadres conceptuels et méthodologiques nouveaux sont nécessaires pour comprendre l’impact global des transitions ? Comment intégrer les enjeux redistributifs et sociaux, ainsi que les inégalités, dans l’évaluation ? Comment l’évaluation pourrait-elle elle-même intégrer une perspective plus systémique, tenant compte des interdépendances entre les transitions ?
Des contributions sont attendues sur les enjeux théoriques, les approches méthodologiques, les critères et indicateurs à mobiliser, ou encore les outils existants.
Ce troisième axe, dédié aux réseaux et partenariats, cherchera à comprendre comment le déploiement des transitions fait évoluer le métier et la communauté de l’évaluation. Il s’agira plus largement d’analyser la manière dont les écosystèmes se reconfigurent, et la place de l’évaluation en leur(s) sein(s). Afin de cartographier les acteurs, pratiques et contours de ces espaces en évolution, plusieurs enjeux pourront être adressés :
Les acteurs de l’évaluation : qui pratique l’évaluation, et de quelle manière ? L’enjeu des transitions réorganise-t-il l’espace de l’évaluation ? Fait-il apparaître de nouveaux acteurs ? Comment le positionnement d’acteurs institués évolue-t-il sur l’évaluation ?
Les compétences et la formation : quelles sont les nouvelles compétences et expertises que les évaluateurs doivent investir ? Quelles sont les formations, initiales et continues, qui contribuent à leur développement ?
Le dépassement des approches sectorielles : faut-il évaluer en interdisciplinarité, et comment ? Comment articuler évaluation et design, évaluation et prospective ? Quels sont les paradigmes et pratiques de ces croisements ? Quelle articulation entre équipes académiques et consultants ?
L’accessibilité et la démocratisation de l’évaluation : quelle est la place des citoyens et des territoires dans cette pratique ? Quels sont les acteurs pertinents de l’intermédiation de l’évaluation, et de l’analyse des politiques publiques plus généralement ? Les transitions viennent-elles questionner l’évaluation en tant qu’activité experte?
L’utilité de l’évaluation : comment mesurer l’utilité des évaluations ? Comment améliorer leur impact sur la prise de décision, et sur la vie démocratique ?
Le renouvellement de la commande en évaluation : comment les commanditaires de l’évaluation peuvent-ils intégrer les enjeux des transition(s) ? Comment repenser la relation entre commanditaire et prestataire d’une évaluation pour la rendre plus utile ?
Cet axe est particulièrement propice à la proposition de formats innovants. Des travaux portant sur les profils des individus, groupes et organisations pratiquant l’évaluation seront en particulier appréciés. D’une manière générale, des états des lieux de la pratique évaluative, en France et à l’international, sont attendus (développement, freins, niveau d’institutionnalisation, utilité sociale, etc.).
Communication orale courte : il s’agit d’une présentation orale de 15 minutes suivie de 5 à 10 minutes de questions. La présentation, assurée par un seul intervenant, s’appuie sur un diaporama. Le Comité de programme proposera une organisation pertinente pour les communications retenues (présentations successives ou bien mises en relation sur une même thématique).
Communication orale longue : il s’agit d’une présentation orale de 45 minutes suivie de 10 à 15 minutes de questions. La présentation, assurée par un ou plusieurs intervenants (trois maximum), s’appuie sur un diaporama. Elle est, dans la mesure du possible, discutée par une personne spécialiste du sujet.
Symposium : ce format s’adresse à des équipes, groupements ou collectifs d’acteurs qui souhaitent proposer une session complète d’une durée d’1h30. Il pourra par exemple s’agir de présentations de nouvelles recherches, méthodes ou approches sur un thème précis, ou de présenter les résultats d’un projet mené entre experts, acteurs publics, chercheurs mais aussi étudiants, ayant travaillé ensemble, si possible en interdisciplinarité. Les objectifs pourront être de restituer un projet ou des résultats de recherche, de diffuser des connaissances ou des méthodes sur un sujet précis etc. La structuration du symposium est libre : enchaînement de présentations orales, table-ronde, échanges avec le public, etc.
Atelier : ce format s’adresse à des équipes, groupements ou collectifs d’acteurs qui souhaitent proposer une session complète d’une durée d’1h30, dans une perspective appliquée : partage de questionnements, apprentissages de méthodes ou de pratiques mettant en avant le savoir-faire. Il pourra, par exemple, s’agir de traiter de l’application concrète de connaissances ainsi que de l’utilisation d’outils en lien avec la pratique de l’évaluation. La structuration de l’atelier est libre mais doit prévoir une forte dimension participative et interactive (résolution de cas pratiques et de défis méthodologiques, appropriation de la méthode ou de l’outil…). Le public des ateliers sera limité à 25 personnes environ.
Communication affichée (poster) : il s’agit d’une affiche (format visuel synthétique, A0 ou A1) qui sera présentée dans un espace dédié du lieu d’accueil des JFE. Sur des sessions d’1h à 1h30, les communications cibleront un public varié incluant praticiens, acteurs locaux et décideurs, pour partager des outils et méthodes innovants en évaluation.
Animations : ce format s’adresse à des personnes ou équipes souhaitant proposer des activités innovantes en lien avec la pratique de l’évaluation : jeux, présentation d’ouvrages, activités, etc. Seront retenues les activités pouvant avoir lieu dans l’espace dédié du lieu d’accueil des JFE.
Toutes les disciplines contribuant à la pratique de l’évaluation (sciences humaines et sociales, audit et gestion, sciences de la vie, ingénierie) et tous les positionnements (ancrages du monde académique, de l’expertise, et administratifs) sont attendus. La présentation de démarches d’évaluations participatives sera appréciée.
Parce que l’enjeu des transitions touche une large variété d’acteurs, les JFE 2025 souhaitent s’ouvrir largement aux acteurs contribuant à la fabrique et à l’analyse des politiques publiques : scientifiques, issus de la société civile (associations, collectifs citoyens, etc.), mais également au personnel politique (élus). Les étudiants et jeunes évaluateurs sont encouragés à présenter leurs travaux et réflexions.
Enfin, les propositions portant sur des interventions, des politiques ou des projets se déroulant dans d’autres pays que la France ont vocation à s’inscrire dans le programme des JFE, au même titre que ceux situés en France